Les Hameaux
La commune compte 69 hameaux. Vous trouverez ci-après l’origine supposée des appellations de certains d’entre eux.
Si vous disposez d’éléments nous permettant de compléter ces informations, nous vous remercions de nous les faire parvenir afin d’enrichir cette rubrique.
L’origine de ce nom est multiple. Pour certains, il viendrait de ANA lieux marécageux en gaulois, pour d’autres il pourrait s’agir de ANNUCLUS au sens de durée, indiquant des terres soumises à jachère pendant un an
En 1150, il semble que ce hameau s’appelait BURGEASTRUM, puis BORJASTRE en 1659. Il est donc possible que l’origine du nom vienne du mot BURG (bourg) et ASTRUM (étoile en latin) qui signifie qu’il y avait un carrefour de voies à cet endroit. Cependant, il peut exister une autre origine à ce nom : en effet, celui-ci peut venir d’une contraction du mot ATROTUM (invulnérable) qui indique que ce village était pourvu d’une forteresse défendant la limite du Grand Perche.
L’orthographe de ce nom varie au cours des siècles : La Bouèche (1130), La Boesche (1225), La Boische (1331), La Bouaiche (1653), La Bouesche (1679).
Sous l’ancien régime, la seigneurie de la Boëche était un fief vassal de Meslay le Vidame.
En 1863, le signeur de la Boëche était Bernard de Rezay, « conseiller ordinaire du Roy en tous ses conseils d’estat et des finances ». Il fit don à l’église, par l’intermédiaire de sa femme, en 1678, des reliques de Saint Constance dont la châsse se trouve de nos jours face au banc d’œuvre dans l’église.
La Boëche était une seigneurie chargée de la justice. La justice seigneuriale, issue de la féodalité, était une délégation de pouvoir royal aux seigneurs laïcs ou aux ecclésiastiques, le roi étant juridiquement la source de toute justice.
Selon Jean Paul Detournay, auteur d’une étude sur le baillage de Chartres, le tribunal de la Boëche dépendait de la chambre épiscopale de Chartres. La juridiction de la Boëche s’étendait à une partie du bourg et à une bonne vingtaine de hameaux : La Boëche, La Rogerie, Le Chène aux Dames , Duan, Maineuf, La Hallonnière, Migaudin, Le Grand Epinay, Loisville, Issay en partie, Le tartre en partie, Esse,….
Cette juridiction était importante puisque le bailli (le juge) officiait en haute justice. La haute justice jugeait au civil et au criminel. Les juges pouvaient prononcer la peine de mort mais une ordonnance de 1670 imposa que les condamnations soient confirmées par la justice royale.
Le tribunal de moyenne justice avait des compétences similaires au civil mais très limitées en matière criminelle. Il ne pouvait notamment pas prononcer de peine de mort. La basse justice jugeait les petits délits et les affaires courantes. Les officiers des justices seigneuriales devaient avoir au moins 25 ans, être laïcs et de religion catholique, de bonne vie et mœurs et suffisamment instruits pour exercer leur charge.
Le tribunal de haute justice comprenait un bailli, un procureur fiscal, un greffier et un sergent.
Ramené à notre époque, le bailli serait le juge, le procureur fiscal représenterait le ministère public (il veillait aux droits du seigneur et agissait d’autre part dans l’intérêt du bien public), le sergent serait l’huissier de justice. Le greffier avait un rôle semblable aux actuels greffiers de justice.
Les justiciables pouvaient se faire assister ou représenter par un procureur.
Nos recherches nous ont permis de retrouver le nom de quelques baillis, procureurs greffiers et sergents :
- Messire Bellamy Procureur fiscal (1679)
- Maistre Henry Lefebvre Avocat en parlement Bailli de la Boische (1679)
- Jean Renaudin Greffier (1679)
- Lubin Masneux Sergent (1679)
- Joseph Lefeuvre Procureur fiscal de la seigneurie de la Moutonnière et de la Boische (1707)
- Pierre Joly Procureur fiscal (1710)
Cette organisation judiciaire disparaitra à la Révolution.
Bien des versions peuvent être attribuées au mot MOUCHET : soit l’EMOUCHET, nom local du faucon crécelle, soit des MOUCHES, appellation alors commune pour désigner des abeilles, soit encore MOUSSET, MOUSSEAUX, ou MONCEAUX qui sont de petites élévations. Le lieu portait le nom LE BOIS MOUCHET en 1671, et pouvait être le patronyme du possesseur de l’endroit.
Ce hameau se situe à l’extrémité sud-ouest de la commune. On le trouve déjà sur le plan Napoléonien (1810 environ). A cette époque, il s’orthographiait « la Boucquetière ». Le « c » aujourd’hui disparu, suggère l’existence d’un élevage de boucs ou selon Merlet le lieu d’un certain Bouquet de patronyme connu. Vers 1931 1932 apparait dans le paysage une éolienne. Sa construction est à l’initiative du fils de Monsieur Raoul Langevin. D’une hauteur de 27 metres avec une armature métallique (2 tonnes de ferraille) et un empiètement au sol de 6 X 6 m environ, elle produisait de l’électricité en courant continu à des fins privées, bien avant les éoliennes de Beauce.
Elle possédait 4 pales en bois de 2m x 0,5m. Un axe vertical les reliait à une poulie qui entrainait une dynamo. Cette dernière chargeait en électricité quatre rangées de batteries (3m x 2m) abritées dans un bâtiment conçu pour les protéger. A son sommet, la plateforme d’entretien servait aussi de poste d’observation pour situer les incendies.
Messieurs Langevin père et fils avaient même eu l’intention d’alimenter le hameau, mais l’arrivée du réseau national avant la guerre a mis fin à ce projet.
On ne connait pas la durée exacte de son fonctionnement sans doute une dizaine d’année.
L’usure du temps a fait que le dimanche 11 février 1990, les pompiers d’Yèvres sont intervenus pour la mettre à terre par mesure de sécurité.
L’origine du nom pourrait provenir de l’expression BRIGA-O-DURUM, qui signifie forteresse de la hauteur. Ainsi, un système défensif aurait été construit pour résister aux envahisseurs de l’époque gallo-romaine. Il faut cependant noter que l’on peut remplacer BRIGA par BRIVA, qui signifie « Pont gaulois » et avoir ainsi la définition suivante : « le fort du pont ». Hypothèse très plausible, le lieu surplombant un val de ruisseau.
Ce nom existait déjà en 1586. Il provient à peu près sûrement de la couleur claire du sol. Cependant, il faut citer le terme OBLANC qui signifie « de travers » d’après le terme latin « OBLIQUUM » ce qui indiquerait peut-être, une topographie des lieux plus escarpée.
Il est peu probable qu’une croix soit verte… sauf à ce que celle-ci soit en bronze ; bronze qui se serait oxydé par l’usure du temps. Il est donc possible qu’il y ait eu à cet endroit un calvaire fait de cet alliage de cuivre et d’étain. Il pourrait aussi s’agir de la dénomination d’une enseigne aux alentours, telle qu’une auberge ou autre … ?
C’est un hameau sur l’Ozanne, d’où le Gué de DUEN (1332), DUAIN (1579). Dans la langue celtique, DUAN pourrait être un dérivé de DUBRON, au sens de source. Mais en vieux français, nous avons DOUE et DUIE qui veulent dire « courant d’eau ». Certains auteurs citent : DOIS, DOIZ, DOIT, DOUET, DOUHET. Ces mots, de langue d’Oil signifient « fossé, canal, conduit, rigole, ruisseau ».
Mais ce n’est pas fini : on trouve aussi des DHUIT, DOUY, DUIT dont le sens serait plus près de « source, lavoir ». Et pour finir DUAN pourrait être une forme dérivée sur une même racine que DUYANT ou DUY.
En 1332, le hameau s’appelait LA GRILLONNIERE. Ce nom fut changé en 1492 en GOISTRON par le sieur du même nom. Puis le hameau prit le nom de la GOUESTRONNERIE en 1502, puis LA GOISTRONNIERE en 1636.
Vers 1332 on trouve le nom de ISSE, puis en 1456 YSSE. L’origine pourrait être celle d’un dénommé « ICCIUS » du temps des Gaulois, ou avoir pour origine un lieu de source suivant le verbe ancien ISSIR signifiant « naître – sortir »
Selon l’historien Merlet, le hameau de Loisville s’est appelé tour à tour Loaivilla (1080), Loisville (1596), Louasville (1622). Un certain Hugues de Loéville y vécut en 1222.
C’était sans doute à l’origine une villa gallo-romaine appartenant à un dénommé Lautius. D’après le recensement de 1885, 58 personnes habitaient le hameau. Edouard Lefèvre, dans son dictionnaire géographique des communes et des hameaux (édition de 1994) a dénombré 24 maisons, 24 ménages, 75 habitants.
MELFOUFHIER (1225) – MAINFOUCHER (1332) – MYFOUSCHER (1665)
On peut voir deux sens possibles à ce nom : soit une maison (MES, MEL ou MAINE) d’une certain Foucher, de nom très connu , soit un lieu, dit « au milieu des fougères », pouvant être dit MI-FEUGIER ou MI-FOUCHIER.
MEISGAUDIN (1191) – MEGAUDIN (1218) – MEREGAUDIN (1350) – MYGAUDIN (1556)
Le terme peut signifier « parmi »(EMMI) « les bois » (GAUDS) ou le hameau (MES) de GAUDIN ou GODIN. Il reste une petite possibilité que GAUDIN désigne un terrain où pousse la gaude (réséda des teinturiers), de façon naturelle ou cultivée, ou tout simplement un terrain de couleur jaune.
Le hameau est connu pour son moulin. Ce nom indique un village installé en perpendiculaire du côteau encadrant au sud le val de l’Ozanne, donc en « MONTANT LE MONT ». Là, se situe la limite de la commune d’Yèvres avec celle de Dangeau.
En 1250, il semble que ce lieu s’appelait MOHERVILLA, qui donna le nom de MORVILLA en 1440, qui voulait dire que le hameau était composé de maisons avec étangs. Cependant, il est aussi possible que l’origine du nom vienne du mot MOIRVILLE, qui phonétiquement ressemble à MOHERVILLA. Enfin, il peut exister une autre origine à ce nom. En effet, ce nom peut venir de MORTES VILLAS, qui indique que ce hameau était composé, pour tout ou partie, de maisons détruites.
Lieu défriché où des souches ou troncs ont été laissés au sol.